Créer pour réparer.
Le concept de résilience a été mis en lumière par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Les épreuves, les traumatismes peuvent se surmonter et rendre les victimes plus fortes. Même brisé par la vie, il est possible de se relever.
Je suis un artiste-réparateur. Je montre la reconstruction et l’espoir. La cicatrice se situe à mi-chemin entre la douleur passée et la guérison à venir. C’est un marqueur muet. Les points de suture sont des passerelles, des liens visibles ou ténus qui racontent des moments de vie, des passages, des évolutions. Faire se rejoindre des matériaux lisses ou granuleux, juxtaposer des matières opposées est un prétexte pour jouer avec les couleurs et les lumières, les lettres et les images. Faire revivre l’usé, le patiné et lui redonner les vibrations du vivant en projetant des assemblages bruts et composés.
« Comme le Kintsugi, art Japonais ancestral qui invite à réparer un objet cassé en soulignant ses cicatrices de poudre d’or, au lieu de les cacher. Réparé, consolidé, embelli, il porte fièrement ses blessures, et il devient paradoxalement d’autant plus précieux qu’il a été brisé. Tel un chemin d’évolution, considérez que votre blessure est initiatique, et changez-la lentement et patiemment en or, en un processus alchimique… Transformer ses lignes de failles en lignes de force »**.
*La réparation dans l’art Norbert Hilaire Editions Scala
**Céline Santini «Kintsugi, l’art de la résilience" - Editions First